L’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) a publié en juin sa nouvelle étude : « Les Français et la réparation : perception et pratiques ». Une mine d’information sur le marché de la réparation, ses acteurs, les pratiques des Français, les matériels réparés… et les freins qui subsistent à faire réparer ses objets ! Alors que la réparation et l’allongement de la durée d’usage sont au cœur de l’économie circulaire, alors que les consommateurs en ont une bonne image… la pratique est loin d’être systématique !
Perceptions de la réparation en France
36 % des Français réparent ou font réparer leurs produits
Ils voient à cela plusieurs avantages :
- Écologique, avec une vraie prise de conscience et des tendances à la baisse de production des déchets et de consommation de plastique, la chasse au gaspillage… En 2019, 53 % des Français veulent consommer plus responsable et 91 % pensent que la réparation est un levier.
- Économique : le fait de faire durer plus longtemps un objet en le réparant est perçu comme intéressant financièrement par 48 % des personnes interrogées.
Le secteur de la réparation a donc une image positive auprès de 81 % des consommateurs. Elle contribue à la préservation de l’environnement et au dynamisme de l’économie locale.
Malgré tout, 54 % d’entre eux préfèrent remplacer l’objet cassé ou en panne plutôt que le réparer !
Pratiques de la réparation en France
Et les pratiques sont très variables d’une catégorie à l’autre : si les vélos ou ordinateurs sont largement réparés, c’est loin d’être le cas pour l’électroménager. Lave-linges et lave-vaisselles sont loin dans le classement et le petit électroménager bon dernier (à peine 23 % pour le grille-pain, produit le plus remplacé avec le micro-ondes).
45 % se tournent vers un professionnel
Parmi ceux-ci, 17 % font appel à un réparateur indépendant, 15 % au SAV du magasin (en particulier pour l’électroménager), 9 % à la grande distribution ou à un fabricant agréé, et seulement 4 % à une entreprise de l’économie sociale et solidaire (ESS) du type du réseau ENVIE.
A noter : 55 % des Français réparent eux-mêmes : l’autoréparation est une tendance en forte hausse !
Les acteurs de la réparation inspirent confiance à une grande majorité des personnes interrogées (75 %). Le secteur représente plus de 226 000 emplois en France au sein de 125 000 entreprises, et le chiffre d’affaire du marché est en augmentation. La réparation des équipements électriques et électroménagers en représente la 2e plus grosse part (20 %) largement derrière l’automobile.
Le dynamisme de cette économie souffre néanmoins du faible écart entre le prix du produit neuf (en baisse) et le prix de la réparation, ou encore de la pression des consommateurs sur les délais.
Des actions à mener pour favoriser la réparation
L’ADEME recommande des pistes au gouvernement pour lever les freins : 87 % des personnes interrogées pensent que la réparation n’est pas facilitée par les fabricants. 53 % pensent que réparer coûte plus cher que d’acheter du neuf. Et pour 40 %, le processus de réparation semble trop complexe ou trop lourd.
Parmi les pistes : réduire le coût de la réparation et mieux informer sur les prix ; rendre l’accès et le parcours de réparation plus simple ; rassurer sur la qualité des prestations ; proposer une garantie sur la réparation…
Etude réalisée par Harris Interactive pour l’ADEME en partenariat avec Fnac-Darty en mai 2019 auprès d’un échantillon de 10 028 personnes, représentatif de la population française
La synthèse par produits : https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/infographie-etude-francais-reparation-2019_produits.pdf
L’intégralité de l’étude (191 pages) : https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/rapport-francais-reparation-perception-pratique-2020.pdf
source Ademe, crédits photos : Ademe, www.istockphoto.com