C’est une tendance de fond qui ne peut que nous réjouir. L’actualité est riche ces dernières semaines d’initiatives d’industriels visant à rendre leurs appareils plus durables, et surtout plus réparables. En octobre, c’est le géant Microsoft lui-même qui annonçait son engagement à rendre ses appareils plus facilement réparables, sous l’influence de ses propres actionnaires. Le constructeur promet de faciliter la réparation de ses produits, d’étendre la disponibilité des pièces détachées etc.
Et quand ce ne sont pas les actionnaires qui impulsent, c’est le législateur, avec l’arrivée de l’indice de réparabilité cette année, l’indice de durabilité dès janvier 2022 (aux travaux duquel SDS participe activement).
L’amélioration est constante depuis plusieurs années, comme le remarque Fnac-Darty dans son baromètre annuel, dont la dernière édition a été dévoilée cet été. La disponibilité des pièces détachées, la fiabilité de l’appareil et son indice de réparabilité sont passés au crible. Parmi les bons élèves, on remarque notamment LG dans la catégorie lave-linges. Autre signal fort : les ventes de smartphones reconditionnés qui ont bondi de 20 % l’an dernier selon GFK.
Des marques super engagées
Parmi les marques précurseurs, le groupe SEB qui a mis la réparabilité au cœur de sa stratégie dès 2012. Après avoir annoncé cet été la mise en vente de ses produits reconditionnés sur le site Back Market, le groupe fait un nouveau pas cette fois dans l’éco-conception avec une nouvelle gamme d’appareils culinaires fabriqués à partir de matières premières recyclées.
Malongo est engagée dans le commerce équitable depuis… 1992 ! Une société toute légitime à lancer la première machine à café 100 % durable ! Face aux machines essentiellement fabriquées en Chine, celle de Malongo est produite à 60 % en Vendée. Elle comprend deux fois moins de pièces que la moyenne : moins de pièces, plus de facilité à démonter et réparer. Et la marque s’engage à reconditionner ses machines en fin de vie. Seuls la pompe et les composants électroniques viennent d’Asie, pour parvenir à conserver un prix abordable.
Car la durabilité peut avoir un coût. C’est le cas pour le nouveau smartphone réparable et durable de Fairphone, le 4e proposé par le fabricant suédois, garanti 5 ans. Une grande partie des pièces détachées (écran, batterie, port USB, haut-parleur…) sont démontables. Les matériaux rares sont mieux sourcés, d’origine responsable, et limités à 14 au lieu de 40 à 60 pour d’autres smartphones. Mais il en coûtera aux propriétaires 580 à 650 euros selon la capacité de stockage, un coût qui reste élevé, même en comparaison des offres exorbitantes de certains concurrents.
Des petits acteurs qui agitent l’industrie
A côté des poids lourds du secteur, des initiatives locales enthousiasmantes apparaissent également. Créée par deux citoyens toulousains qui voulaient avoir un impact positif, la société Kippit a lancé cet été (livraison fin 2021) sa première bouilloire « recyclable à l’infini et qui dure toute une vie ». Démontable par n’importe qui, elle est composée de pièces standard sourcées en France et assemblées à Toulouse, avec des notices disponibles en open source pour permettre à chacun de la réparer à l’infini. Cerise sur le gâteau, elle ne se contente pas de faire bouillir de l’eau mais cuit à la vapeur, réchauffe au bain-marie ou se transforme en théière pour tirer parti au maximum de sa résistance.
Prochaine étape : le grille-pain durable en attendant d’autres appareils.
Un retour à la réparation qui est en fait un vrai progrès, et auquel nous contribuons chaque jour de toutes nos forces !